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Saint-Nazaire 1940 à 1945
12 février 2019

Le Canal de la Martinière.

Historique du canal de la Martinière.

La Loire reste un fleuve sauvage jusqu’à son embouchure. Le niveau très bas des eaux l’été rend impossible le passage des navires. Il faut transborder  les marchandises à Paimboeuf et continuer le voyage vers Nantes sur des bateaux à fond plat : les gabares. Au printemps les soudaines et fortes crues interdisent toute navigation. L’ensablement continuel de la Loire .et les faibles moyens de dragage de l’époque, bloquent les voiliers dès le début du 19ème siècle, puis les navires à vapeur plus tard. Les cap-hornier, ces bateaux barques  de trois à cinq mâts, partent de Chili chargés de nitrate de soude et contournent l'Amérique du Sud en doublant d le cap Horn avant de poursuivrent leur route vers Nantes, traversant l'océan Atlantique sur plusieurs milliers de miles. La navigation reste dangereuse avec des bancs de sable qui changent d'emplacement, de surface et de volume. Les pilotes sont indispensable sur le début du parcours. Afin de remédier à ces contraintes et d'une certaine manière sauvegarder le port de Nantes, le creusement d’un canal du Carnet, à l’Est de Paimboeuf , jusqu’au Pellerin vers l’Ouest est décidé en 1882, soit sur une longueur de 15 km. De nouvelles techniques permettent un creusement efficace du chenal. Ce dernier sera inauguré en 1892. Pour autant il ne sera utilisé qu’une vingtaine d’années seulement. Entre-temps, le port de Saint-Nazaire a pris son essor, le second grand bassin, dit de Penhouët, est ouvert dès 1886.

canal_1En bleu clair, le canal de la Martinière.

Premiers terrassements.(archives départementales)

oct 1183Creusement du canal, état des lieux en octobre 1883.

Le canal est abandonné à partir de 1912. il devient, à partir de 1921 et jusqu'en 1927, un cimetière des grands voiliers eux aussi condamnés. Sur près de 7 km, les anciens navires s'alignent y compris des petits cargos à vapeur.De nombreuses charpentes des maisons aux alentours furent construites avec le bois des coques abandonnées le long du canal. Seules les petites embarcations, des pêcheurs notamment, vont continuer de l'emprunter, échappant ainsi aux caprices et dangers de la Loire. La batellerie y circulera jusqu’ en 1943, date à laquelle les autorités d'occupation interdisent toutes navigations.

Entre 1957 et 1967, les américains stockent du matériel de l’OTAN dans le bassin de La Martinière. Le chenal actuel est régulièrement entretenu par des dragues à aspiration qui laissent une profondeur de 16 mètres à Saint-Nazaire et encore 8 mètres à l’entrée de Nantes.

Les cap-horniers, mythes et réalités
Des croyances, des superstitions, des interdits, mais aussi un courage sans limite pour affronter les océans et le terrible cap Horn. En voici quelques exemples.
Il est interdit d'en apporter un à bord, ni même de prononcer le nom de ce rongeur aux longues oreilles. On rapporte que la cause en est le risque qu'il s'échappe à bord et ronge les cordages. Un danger terrible pour des navires à voiles qui en utilisent des milliers de mètres . Vous l'avez reconnu, il s'agit du lapin. Curieusement il semble que cet interdit soit toujours en vigueur de nos jours sur les navires modernes tour en acier...
Au temps de la voile commerciale, certains matelots portent un anneau d’or à une oreille, pour éviter les maux d’yeux disent-ils, car dormir sur le pont au clair de lune pouvait rendre aveugle la nuit. Francis Roger, officier chez Bordes, armateur, raconte avoir vu le cas se produire deux fois sur le Général-Neumayer. Le 30 juillet 1911, alors que le navire se trouve sur la côte du Chili, le matelot Doné se plaint de ne plus voir la nuit, mais il voit bien à la lumière. Il est convaincu d’avoir reçu un coup de lune. Le 30 octobre suivant, un autre matelot atteint du même mal, est exempt de quart de nuit à cause de sa vue. Difficile d'établir et vérifier un diagnostique. peut-être tout simplement un stratagème de matelot pour s’octroyer des nuits franches ?
Les satanites sont des petits oiseaux des tempêtes à l'aspect sinistre: entièrement noirs du bec aux pattes, ils errent en permanence dans les grandes latitudes australes parmi les albatros et les damiers, loin de toute terre, et disparaissent subitement une fois la tempête apaisée. Les cap-horniers racontaient que ces oiseaux sinistres étaient les âmes des mauvais capitaines envers leurs matelots dont ni le ciel ni l’enfer n’avaient voulu recevoir après leur mort. Ils  étaient  ainsi condamnés à errer à perpétuité sur les lieux de leurs sévices. 
Siffler le vent...Cette croyance qui consiste à siffler doucement face à la direction du vent souhaité, mais une fois celui-ci venu il fallait cesser de siffler pour ne pas le faire souffler en tempête ou changer de direction. Francis Roger ajoute que parler des fredaines de matelots avec les chères hôtesses du quai de la Fosse à Nantes ou avec celles de Dunkerque, peut aussi  faire venir le vent. Mais tenir de tels propos devant des femmes honnêtes comme l’épouse du Grand mât ou une passagère, l’une et l’autre qualifiées de diables en lest, pouvait attirer la tempête, d’où l’étonnante courtoisie de ces rudes marins cap-horniers à l’égard des femmes embarquées pour le voyage.
Le passage de la ligne équatoriale reste peut-être la plus symbolique. Prétexte à réjouissances pour rompre la monotonie de la traversée, il y avait aussi une origine ancestrale dans l’exorcisme de la peur de l’inconnu en entrant dans l’hémisphère Sud. Il fallait obtenir du Père la Ligne la permission de pénétrer dans ses États. Tout un cérémonial était de rigueur qui s’est allégé au fil des années.

passage-de-la-ligne-sur-un-cap-hornier-di-nickel-photo-augustin-noc3abl-coll-dr-marc-carrc3a9La photo montre une cérémonie du baptême de la ligne sur le 4-mâts cap-horniers  Emilie-Siegfried au tout début du siècle dernier. Ici, les fastes d’antan sont réduits à la séance du barbier avec son grand rasoir en bois avant, bien entendu, l’immanquable arrosage à l’eau de mer. 

Source pour ce paragraphe: escales.wordpress.com
Des navires toujours plus grands.

quai-fosse

 

Nantes, quai de la fosse. Un trois-mâts barque avec au premier plan un petit caboteur à vapeur. En arrière-plan le pont transbordeur. source pinterest.com

sur-les-traces-de-nantes-port-cap-hornier

ville-de-mulhouse

La nouvelle vie du canal.
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